ARMEE DE TERRE : L' ALAT « pas un pas sans un hélico », malgré une faible disponibilité.

Posté le lundi 15 février 2016
ARMEE DE TERRE : L' ALAT  « pas un pas sans un hélico », malgré une faible disponibilité.

L’Aviation légère de l’armée de terre se réorganise en 2016 avec la création d’un Commandement et d’une Brigade.

Le général Olivier Gourlez de La Motte, commandant de l’Aviation légère de l’armée de terre, a présenté ce vendredi matin, la nouvelle organisation de l’Alat.

 

Dans le cadre de la réorganisation de l’armée de terre, un Comalat (Commandement de l’Alat) aura désormais la responsabilité de l’ensemble de l’aérocombat : « cette structure de commandement pleine et entière est une très bonne nouvelle pour les Alatmen » s’est réjoui son chef, le général de La Motte. L’Alat - c’est-à-dire pour l’essentiel les hélicoptères - a été créé en 1954 et elle s’est affirmée, au fil des ans et notamment ses dernières années, comme l’une des principales composantes de l’armée de terre, au même titre, par exemple, que l’infanterie ou le génie. « Pas un pas sans hélico » résume le général de La Motte.

La constitution de ce Commandement de l’Alat (une structure d’environ 150 hommes et femmes, basée à Villacoublay) est concomitante de celle de la 4ème Brigade d’aérocombat (4ème BAC) qui verra le jour cet été à Clermont-Ferrand sous les ordres du général Gilles Darricau. La 4ème BAC, lointaine descendante de la 4ème DAM (division aéromobile) des années 80, regroupera 3 régiments d’hélicoptères de combat : les 1er RHC, 3ème RHC et 5ème RHC. Le quatrième régiment de l’Alat, le 4ème RHFS est, lui, rattaché aux Forces spéciales de l’armée de terre.

En 2016, l’Alat compte deux fois moins d’hélicoptères  qu’il y a 20 ans

L’Alat de 2016, c’est 316 hélicoptères et 13 avions légers (8 TBM et 5 Pilatus), soit deux fois moins d’appareils que dans les années quatre-vingt-dix (630). Ce parc se décompose en 147 hélicoptères de reconnaissance et d’attaque (HRA) Tigre et Gazelle et 115 hélicoptères de manoeuvre et d’assaut (HMA) Puma, Cougar, Caracal et Caïman. S’y ajoutent 54 autres appareils essentiellement pour la formation. Son chef, le général de La Motte, considère volontiers l’Alat comme une « PME » de 7 500 personnels - dont un millier de pilotes et 2 200 mécaniciens, avec un budget de l’ordre de 1,5 milliard.
L’Alat est le principal utilisateur (53%) d’hélicoptères de l’Etat, devant les autres armées, la gendarmerie ou des administrations comme la sécurité civile et les douanes.
L’Alat est fortement engagée en opex, à raison de 32 appareils projetés aujourd’hui, plus 23 en alerte en métropole, principalement dans le cadre de l’échelon national d’urgence. Tous ces hélicos sont en Afrique, avec 3 plots pour Barkhane et Sabre, ainsi qu’en Centrafrique (Sangaris) et à Djibouti.

70% du parc d’hélicoptères est constitué de machines d’ancienne génération

Après les années afghanes et les conditions de vol en montagne, les machines sont soumises désormais à l’effet abrasif du désert et à des vols de longues distances sur ce théâtre. Le taux de disponibilité s’en ressent : il est de 70% pour les appareils en Opex et de seulement 40% pour ceux sur le territoire national. L’une des difficultés est que le parc d’appareils est en cours de modernisation et que des appareils d’ancienne et de nouvelle génération coexistent. En 2016, 70% du parc est constitué d’hélicos d’ancienne génération, comme les Gazelle ou les Puma, et ce n’est qu’en 2018/19 que la barre des 50% de nouveaux appareils, comme les Tigre ou Caïman, sera franchie.

Remplacement des Gazelle d’ancienne génération à partir de 2028 !

En matière d’équipement, le programme d’avenir est celui de l’Hélicoptère interarmées léger (HIL) qui doit équiper aussi bien l’Alat que l’armée de l’air et l’aéronavale. Sa définition exacte reste en discussion et le premier HIL ne devrait pas voler dans l’armée de Terre avant 2028... même si l’état-major ne désespère pas d’accélérer le mouvement pour remplacer les Gazelle vieillissantes.

 

 

Jean-Dominique MERCHET

 

Source : L’Opinion