« Le salon de la défense et de la sécurité de Paris, qui vient de s’achever, avait un focus particulier sur l’IA, les hélicoptères et les systèmes UAS (Unmanned Air System / Aircraft). L’UAS est généralement utilisé pour décrire l’équipement d’exploitation complet, y compris l’avion, le poste de commande avec lequel l’aéronef est piloté et la liaison de données sans fil.
Alors que l’organisateur attendait 60.000 participants, ce n’est pas moins de 100.000 personnes qui ont déambulé dans les allées de Villepinte. Sans surprise, les stands UAS et ceux exposant les drones terrestres (reconnaissance et combat) ont reçu la visite de nombreuses délégations étrangères sensibilisées à leur utilisation massive et efficace en Ukraine mais, aussi, dans la bande de Gaza.
Les dispositifs de lutte contre ces nouveaux engins, comme le NEROD ou le DroneSentry-X Mk2, ont également attiré l’attention montrant ainsi que ce nouveau système d’armes fera l’objet d’investissements pour les armées occidentales qui, pour le moment, sont dépourvues dans une guerre asymétrique où le « faible » utilise des moyens peu onéreux pour détruire des systèmes comme les chars de bataille faisant mentir l’adage : « L’ennemi du char est le char ».
Le succès du salon montre-t-il un regain d’attention à la problématique de défense par le grand public ? On peut en douter quand on observe que les hommes politiques, à l’exception du président du Rassemblement national, ne se sont guère bousculé pour visiter le salon qui reste un évènement de spécialistes pour spécialistes.
De ce salon, ce qu’on pourra retenir, c’est qu’il valide, plus ou moins, la conception modulaire imaginée par le commandant Guy Brossollet dans « Essai sur la non-bataille » paru en 1975 : face à une armée blindée-mécanisée, il opposait des modules légers en mesure d’infliger de lourdes pertes avec de petits moyens… tactique que semble mettre en œuvre l’armée ukrainienne face à l’armée russe. A contrario, l’armée israélienne intervient massivement dans la bande de Gaza en réservant l’usage des drones à la reconnaissance avant engagement. Mais la situation tactique est totalement différente.
Pascal TRAN HUU
administrateur de l’ASAF