Résumé d’un échange privé entre M Le Mentec, directeur du cabinet Vision-Sûreté et M Barnas , membre de l’ASAF, transmis par ce dernier. Le résumé est diffusé avec l’aimable autorisation de Ms Le Mentec et Barnas ». Extrait d’un article de M Laurent Le Mentec, directeur du cabinet conseil Vision Sûreté
Donald Trump a adressé aujourd’hui un message dur à la Russie, annonçant de potentielles sanctions bancaires et droits de douane à grande échelle. Cette déclaration surprenante marque-t-elle un revirement dans une approche qui, jusque-là, oscillait entre ambiguïté et proximité apparente avec Moscou ?
Dans un tweet polémique, Trump écrit: « Compte tenu du fait que la Russie ‘pilonne’ actuellement l’Ukraine sur le champ de bataille, j’envisage fortement des sanctions bancaires, des sanctions et des droits de douane à grande échelle contre la Russie jusqu’à ce qu’un cessez-le-feu et un accord définitif sur la paix soient conclus ».
Ces propos interviennent alors que le conflit en Ukraine se poursuit, que la Russie continue ses bombardements incessants et que la communauté internationale multiplie les appels à un retour au dialogue. Trump semble vouloir ainsi imposer la mise en place d’un cessez-le-feu en infligeant un coût économique supplémentaire à la Russie.
Est-ce un spectaculaire « demi-tour » dans la posture de Trump, qui, par le passé, avait souvent adopté une autre approche envers la Russie ?
Après avoir exprimé, à plusieurs reprises, une forme d’admiration pour le dirigeant russe ou avoir minimisé la gravité des actions de Moscou, cette nouvelle déclaration serait une rupture nette.
Il y a plusieurs manières d’interpréter celle-ci:
➢ Trump s’aligne sur la pression internationale : face à une coalition mobilisée contre l’agression russe en Ukraine, Trump cherche à se positionner en leader de la lutte économique, proposant des mesures encore plus sévères que celles mises en place par d’autres pays.
➢ Stratégie politique et positionnement personnel : le président américain cherche à capitaliser sur le mécontentement généré par la poursuite du conflit. Ce changement d’attitude pourrait être perçu comme la volonté de se montrer résolument en faveur d’une solution de paix.
➢ Demi-tour sur sa vision habituelle : Trump a longtemps entretenu une relation ambiguë avec la Russie, mêlant flatteries et critiques. Il opterait aujourd’hui pour une dénonciation frontale, signalant ainsi un revirement pouvant influencer la manière dont ses partisans et les observateurs perçoivent sa politique étrangère.
La concrétisation des menaces de sanctions pourraient bouleverser l’équilibre des relations internationales.
Les sanctions bancaires et tarifaires sont des outils puissants qui, dans le passé, ont contraint des États à repenser leurs stratégies. Les partisans de cette approche y voient une occasion de mettre la pression sur Moscou pour faire cesser les hostilités en Ukraine.
Toutefois, leur application contre la Russie pourrait engendrer des représailles et une escalade des tensions économiques et géopolitiques. D’autres analystes craignent que ce durcissement ne creuse le fossé diplomatique et n’accentue les risques d’une confrontation économique globale.
En optant pour un changement d’attitude radical, Donald Trump se présenterait aujourd’hui comme un faiseur de paix négociée par la contrainte économique. Il veut être reconnu en acteur principal et incontournable de la recherche d’une solution au conflit ukrainien, même au prix du risque d’escalade.
Cette déclaration illustre la volatilité des relations internationales actuelles dominée par un président américain imprévisible.
Il faudra observer avec attention les suites de ce demi-tour:
soit foucade irréfléchie et sans lendemain;
soit redéfinition des contours de la diplomatie US face à une Russie de plus en plus isolée.
Source : Cabinet Conseil Vision Sûreté
07/03/2025