Le ministère des Armées cherche des technologies « rustiques » et « durables » pour le combat débarqué

Le ministère des Armées cherche des technologies « rustiques » et « durables » pour le combat débarqué

Avec le programme SCORPION [Synergie du contact renforcée par la polyvalence et l’infovalorisation], l’armée de Terre est entrée dans l’ère du combat collaboratif, ce qui suppose de mettre en œuvre des équipements de haute technologie. Aussi, et à l’heure où il n’est question que de robotisation et d’intelligence artificielle, il peut être étonnant que l’Agence de l’innovation de défense [AID] ait l’intention d’organiser un « hackathon Low Tech » en novembre prochain, suggérant ainsi un penchant pour des solutions sortant du « tout technologique ».

La notion de « Low Tech » [ou de « technologies douces »] demande à être clarifiée. On pourrait l’assimiler au fameux « Système D »… mais elle ne se résume pas seulement à ça. Selon la définition donnée par Bpifrance, elle repose sur trois grands principes : l’utilité, l’accessibilité et la durabilité.

« L’objectif est de créer des technologies qui ont un impact environnemental moindre et qui peuvent fonctionner sans maintenance à long terme », résume la banque publique d’investissement. Et d’ajouter : « Il s’agit à la fois de réduire la complexité technologique, d’entretenir l’existant plutôt que de le remplacer, de donner accès aux solutions au plus grand nombre et de maîtriser les usages ».

À ces trois notions, on pourrait ajouter le « minimalisme ». D’après une étude [.pdf] publiée par Armasuisse, l’office fédéral suisse de l’armement, il « peut être une piste pour l’armée, dans la mesure où il incite à mener une réflexion pour distinguer ce qui est vraiment utile, de ce qui peut être considéré comme superflu. Que ce soit au niveau de l’équipement ou de la manière de s’instruire et de s’entraîner, cette philosophie de vie pourrait ouvrir des pistes d’amélioration sur l’allégement physique et psychologique de la pression mise sur les soldats ».

Ce « hackathon Low Tech » doit permettre de trouver des solutions « au profit du combattant débarqué dans ses diverses missions ». Ce qui est large… d’autant plus qu’il concernera aussi la Gendarmerie nationale puisque la structure AGIR [Accompagnement par la Gendarmerie de l’Innovation, de l’Industrie et de la Recherche] y est associée.

« Dans le cadre de cette démarche innovante de recherche de technologies sobres et résilientes, des étudiants de plusieurs écoles d’ingénieurs, de design ou encore d’Instituts Universitaires de Technologies [IUT] auront 24 heures pour réfléchir, échanger et travailler sur une vingtaine de propositions de projets qui auront pour objectif de répondre aux besoins des administrations présentes », explique d’ailleurs AGIR.

LAURENT LAGNEAU

Source : Opex360
13/10/2024