La guerre en Ukraine continue de façonner l’agenda international avec des rebondissements inattendus.

La guerre en Ukraine continue de façonner l’agenda international avec des rebondissements inattendus.

Chers amis,

Vous trouverez ci-dessous une remarquable synthèse de la situation extrêmement mouvante que nous vivons aujourd’hui en ce qui concerne la guerre d’Ukraine. Elle est reproduite avec l’aimable autorisation de M Laurent LE MENTEC, directeur du cabinet Vision Sureté, cabinet conseil en management des risques .

Les positions des Etats-Unis, de l’Ukraine et de la Russie sont décrites.  Fait notable, la grande absente est l’Europe qui n’a ni un siège ni n’est même au menu de ce nouveau grand jeu militaire et diplomatique.

GCA (2S) Robert Meille
Vice-président de l’ASAF
17/03/2025

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La guerre en Ukraine continue de façonner l’agenda international avec des rebondissements inattendus.

Dans son édition du 11 mars 2025, Laurent Le Mentec aborde des développements majeurs : d’une part, les déclarations de Marco Rubio appelant l’Ukraine à faire des concessions pour mettre fin au conflit, et l’envoi imminent d’un représentant de Trump à Moscou pour rencontrer Poutine.

D’autre part, la réunion controversée organisée par Trump qui, paradoxalement, renforce la popularité de Zelensky en Ukraine.

À cela s’ajoute le rôle stratégique de l’Ukraine, premier importateur mondial d’armes entre 2020 et 2024, qui accélère désormais la production de drones et de systèmes de défense aérienne pour intensifier son effort de guerre.

Pendant ce temps, Moscou subit le plus grand assaut de drones depuis le début du conflit à grande échelle, et le géant énergétique Gazprom se trouve dans la ligne de mire avec 18 milliards d’euros de plaintes déposées par des entreprises européennes.

La Russie, pour sa part, continue de prôner une paix sans concessions, dressant ainsi un contraste saisissant avec les offres ukrainiennes et la stratégie controversée de Trump.

ETATS-UNIS

L’Ukraine doit faire des concessions pour mettre fin au conflit, a déclaré Marco Rubio
Lors du vol en direction de l’Arabie saoudite pour rencontrer de hauts responsables ukrainiens, le secrétaire d’État des États-Unis, Marco Rubio, a déclaré que l’Ukraine devrait envisager de céder une partie des territoires occupés par la Russie depuis 2014 dans tout accord de paix.

Selon Marco Rubio, « la chose la plus importante que nous devons avoir à notre retour est un fort sentiment que l’Ukraine est prête à faire des choses difficiles », soulignant ainsi la nécessité de compromis des deux côtés pour sortir de cette guerre meurtrière.

Marco Rubio a insisté sur le fait qu’aucune solution militaire ne permettrait de restaurer l’intégrité territoriale de l’Ukraine dans ses conditions actuelles.

Il a expliqué que « les Russes ne peuvent pas conquérir toute l’Ukraine et, dans un délai raisonnable, il serait très difficile pour Kiev de forcer le retrait complet des forces russes jusqu’à la situation antérieure à 2014 ».

Dans son analyse, le diplomate américain a ainsi appelé à une réévaluation des positions traditionnelles, plaidant pour une solution négociée qui reposerait sur des concessions réciproques.

Ces déclarations interviennent dans un contexte de négociations de plus en plus complexes, où les États-Unis cherchent à réengager l’Ukraine dans un processus de dialogue qui permettrait d’éviter une escalade supplémentaire du conflit.

La visite de Rubio en Arabie saoudite, considérée comme un carrefour diplomatique dans la région, vise à mesurer la disposition de Kiev à envisager des compromis, tout en vérifiant la position de Moscou.

Les responsables américains ont par ailleurs laissé entendre que la reprise de l’aide militaire à l’Ukraine pourrait être conditionnée à une volonté réelle de l’Ukraine de s’engager dans ce processus de négociation.

Si l’idée de céder une partie du territoire occupé suscite naturellement de vives réactions au sein de la population ukrainienne et de certains alliés occidentaux, Rubio rappelle que la poursuite du conflit sans compromis ne ferait qu’aggraver les souffrances humaines et prolonger l’instabilité régionale.

Pour lui, « il s’agit de prendre des décisions difficiles qui, bien qu’imparfaites, pourraient permettre de mettre fin à la guerre et d’éviter de nouvelles pertes en vies humaines ».

Les propos de Rubio témoignent d’un changement de cap notable dans la stratégie américaine, passant d’un soutien militaire inconditionnel à une approche plus axée sur la diplomatie de compromis.

Alors que l’administration américaine sous Trump cherche à instaurer un processus de paix équilibré, l’Ukraine se retrouve confrontée à un choix stratégique majeur : maintenir une position de refus de concessions ou accepter des compromis partiels afin d’ouvrir la voie à des négociations qui pourraient enfin mettre un terme à des années de conflit.

En définitive, les déclarations de Marco Rubio résonnent comme un appel à une réévaluation réaliste des objectifs ukrainiens dans un contexte où la recherche d’un accord de cessez-le-feu devient indispensable pour prévenir une escalade des hostilités et garantir une paix durable dans la région.

L’envoyé de Trump se rend à Moscou pour rencontrer Poutine dans les prochains jours
Selon plusieurs médias, Steve Witkoff, l’envoyé de Donald Trump chargé des affaires au Moyen-Orient, prévoit de se rendre ou est déjà à Moscou  pour une réunion avec le président russe Vladimir Poutine.

Des sources proches du dossier indiquent que ce déplacement pourrait marquer une étape significative dans le redéploiement de la diplomatie américaine vis-à-vis de la Russie.

Ce voyage intervient dans un contexte international où les relations entre Washington et Moscou connaissent des remous constants.

Depuis l’arrivée de Trump à la Maison Blanche pour son second mandat, l’administration américaine a amorcé un changement de cap en cherchant à réengager le dialogue avec le Kremlin.

Les récentes déclarations controversées de Trump, notamment ses critiques acerbes à l’encontre du président ukrainien Volodymyr Zelensky, ont suscité une onde de choc dans la communauté internationale et alimenté les spéculations sur une possible réorientation de la politique américaine.

Steve Witkoff, qui joue un rôle clé dans la coordination des initiatives diplomatiques au Moyen-Orient, devrait désormais porter ce message à Moscou.

Selon des sources bien informées, sa mission consisterait à explorer des pistes de coopération bilatérale, dans l’optique de dénouer certaines tensions et de discuter des moyens de réduire les frictions sur divers dossiers internationaux.

L’objectif de cette rencontre serait double.

D’une part, elle viserait à établir un dialogue direct entre Washington et Moscou, permettant de clarifier les positions respectives et de tenter d’ouvrir la voie à des discussions plus approfondies sur des questions telles que la sécurité régionale, le contrôle des armements et, potentiellement, des arrangements pour réduire les risques de conflits futurs.

D’autre part, cette initiative pourrait être perçue comme un moyen pour Trump de renforcer sa position sur la scène internationale, en montrant qu’il est capable de traiter directement avec le Kremlin, tout en contesté la posture plus ferme adoptée par l’administration précédente.

Ce déplacement de Steve Witkoff s’inscrit dans une stratégie globale de réengagement avec la Russie qui a déjà fait couler beaucoup d’encre.

Cette démarche pourrait ouvrir un nouveau chapitre dans la relation entre les deux puissances, mais certains mettent en garde contre le risque de marginaliser les alliés traditionnels de Washington, notamment en Europe et en Ukraine.

En effet, une rencontre entre Witkoff et Poutine pourrait être interprétée comme un signe de compromis ou de réorientation, susceptible de créer des tensions supplémentaires avec des partenaires qui défendent une ligne plus ferme face aux ambitions de Moscou.

Des responsables européens ont d’ores et déjà exprimé leur inquiétude face à une telle initiative, redoutant que des négociations bilatérales entre Washington et Moscou, sans la participation d’alliés clés, ne conduisent à des accords déséquilibrés, mettant en péril la sécurité collective en Europe.

Bien que les détails de la réunion restent encore flous, ce déplacement représente un signal fort de la volonté de l’administration Trump d’ouvrir un canal direct avec Moscou.

La rencontre pourrait déboucher sur des échanges visant à désamorcer certaines tensions sur le front de la sécurité internationale, mais elle risque également de susciter des débats houleux parmi les alliés de Washington, qui restent attachés à une approche plus coordonnée et collective vis-à-vis de la Russie.

En définitive, la visite de Steve Witkoff à Moscou sera scrutée de près par la communauté internationale.

Son issue pourrait déterminer la trajectoire des relations entre les États-Unis et la Russie dans les mois à venir, et conditionner la capacité de Washington à maintenir un équilibre délicat entre engagement diplomatique et soutien à ses alliés.

UKRAINE

La réunion controversée de Trump renforce la popularité de Zelensky en Ukraine
La récente rencontre tumultueuse entre Donald Trump et Volodymyr Zelensky à la Maison Blanche a eu des répercussions inattendues sur la scène intérieure ukrainienne.

Plutôt que d’affaiblir la position de Volodymyr Zelensky, l’incident a permis au président ukrainien de voir son taux d’approbation bondir de 10 points, passant de 57 % à 67 % selon un sondage réalisé par le Kyiv International Institute of Sociology

L’affrontement public entre Trump et Zelensky, qui s’est déroulé lors d’une réunion tendue destinée à finaliser un accord sur l’exploitation des ressources minérales ukrainiennes, s’est soldé par une rupture brutale des négociations.

Trump, accompagné de son vice-président JD Vance, avait critiqué de manière virulente Volodymyr Zelensky, l’accusant entre autres de « jouer avec la troisième guerre mondiale ».

Bien que cet échange ait provoqué une onde de choc dans les sphères diplomatiques internationales et suscité de vives critiques dans plusieurs médias, il a paradoxalement permis à Volodymyr Zelensky de se présenter comme le défenseur indéfectible des intérêts et de la dignité de l’Ukraine.

« Dans ce moment de crise, notre président a su rester ferme et défendre notre nation malgré la pression internationale. Cela montre bien que, même face à l’adversité, il est prêt à lutter pour la souveraineté de l’Ukraine » explique un expert politique ukrainien.

Pour beaucoup de citoyens, le comportement de Volodymyr Zelensky pendant ce face-à-face a confirmé leur confiance en sa capacité à mener leur pays, donnant ainsi un coup de fouet à sa popularité.

Au-delà de la simple augmentation de son taux d’approbation, le passage de Trump et Vance dans le bureau ovale a également donné à Volodymyr Zelensky une « pause » bienvenue face aux critiques internes.

Après plusieurs mois de contestations et de débats sur la gestion de la guerre et des négociations de paix, le dirigeant ukrainien se retrouve ainsi en position de force, galvanisant ses partisans et renforçant l’unité nationale.

Les réseaux sociaux se sont rapidement remplis de messages de soutien, certains saluant la fermeté du président, tandis que d’autres soulignent qu’il n’est jamais facile de faire face à des critiques virulentes, surtout de la part de personnalités aussi controversées que Trump.

Ce rebondissement en termes de popularité intervient dans un contexte international tendu.

Alors que l’administration Trump suspendait temporairement l’aide militaire et le partage de renseignements avec l’Ukraine, la réaction positive du peuple ukrainien offre à Volodymyr Zelensky un répit précieux dans un climat de forte incertitude.

Les dirigeants européens, quant à eux, n’ont pas tardé à réaffirmer leur soutien à l’Ukraine, soulignant l’importance de l’unité face à la Russie.

L’Ukraine, premier importateur mondial d’armes de 2020 à 2024 : un bond spectaculaire
Selon le dernier rapport publié lundi par l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (Sipri), l’Ukraine est désormais le premier importateur mondial d’armes sur la période 2020-2024.

Ce rapport, qui analyse en profondeur les flux d’armements à l’échelle mondiale, révèle que les importations d’armes ukrainiennes ont atteint environ 7,1 milliards de dollars durant cette période, soit une hausse de près de 250 % par rapport à la période précédente (2015-2019).

Ces chiffres impressionnants témoignent de l’intensification du conflit avec la Russie et de l’urgence pour Kiev de se doter de moyens militaires performants.

Face à l’agression russe, l’Ukraine a multiplié ses achats d’armes pour moderniser et renforcer ses capacités de défense.

Le rapport Sipri montre que cette augmentation spectaculaire des importations a permis à l’armée ukrainienne d’obtenir des équipements de pointe, des systèmes de défense anti-aérienne aux drones de reconnaissance et de combat, afin de mieux résister aux offensives ennemies.

Le rapport souligne également que, si le deuxième importateur mondial se situe à environ 3,8 milliards de dollars, l’écart avec l’Ukraine est considérable.

Ce leadership dans l’importation d’armes s’inscrit dans une stratégie nationale de survie et de résistance, qui pousse Kiev à recourir à toutes les ressources disponibles pour assurer la sécurité de son territoire.

Cette tendance, qui découle directement de la nécessité de faire face à une offensive russe prolongée, reflète à la fois l’engagement international de soutien à l’Ukraine et la transformation rapide du marché mondial des armements en période de conflit.

Ce bond en avant des importations d’armes ukrainiennes représente non seulement un indicateur des besoins militaires du pays, mais également un signal fort de la résilience de l’économie de défense ukrainienne face aux pressions extérieures.

Le rapport Sipri met en lumière un paradoxe saisissant : alors que l’Ukraine se trouve contrainte d’importer des armes à un rythme jamais vu, cette dépendance souligne aussi sa détermination à se battre pour sa souveraineté, tout en posant la question d’un marché de l’armement de plus en plus compétitif et mondialisé.

L’Ukraine accélère sa production de drones et de systèmes de défense aérienne pour renforcer son effort de guerre
Face à l’intensification du conflit et aux pressions continues sur le terrain, l’Ukraine mise sur l’innovation et l’autonomie pour pallier ses déficits en équipement militaire.

Le pays poursuit ainsi l’expansion de sa production nationale de drones et de systèmes de défense aérienne, éléments essentiels pour contrer les frappes ennemies et assurer une meilleure surveillance de son espace aérien.

Depuis le début du conflit, les forces ukrainiennes ont dû faire face à une armée russe dotée de moyens aériens sophistiqués.

Dans ce contexte, le développement et la production de drones, tant pour la reconnaissance que pour des missions de combat, se sont imposés comme une priorité absolue.

Ces engins, fabriqués localement, permettent à l’armée ukrainienne de mener des opérations de surveillance en temps réel, de repérer les positions ennemies et de cibler les infrastructures adverses avec une grande précision.

Parallèlement, les systèmes de défense aérienne développés sur le sol national offrent une couverture indispensable contre les attaques de missiles et de drones russes.

En intégrant des technologies de pointe et en adaptant les systèmes aux besoins spécifiques du champ de bataille, l’Ukraine réduit sa dépendance aux importations et s’affirme comme un acteur autonome dans la production de matériels de défense.

Ce virage technologique est le fruit d’une coopération étroite entre le gouvernement ukrainien et un secteur privé en plein essor.

Des investissements massifs, conjugués à des partenariats avec des instituts de recherche et des entreprises locales, ont permis d’accélérer le développement de drones de combat et de systèmes anti-aériens modulables.

Ces dispositifs offrent non seulement une flexibilité opérationnelle accrue, mais aussi la possibilité de produire en grande quantité des équipements adaptés aux conditions du conflit.

Des rapports récents indiquent que cette dynamique de production contribue significativement à renforcer la résilience des forces armées ukrainiennes.

L’initiative est également perçue comme un moyen de stimuler l’économie locale et de réduire la dépendance aux fournisseurs étrangers, dont la chaîne d’approvisionnement a parfois été vulnérable face aux sanctions internationales.

L’expansion de la production nationale de drones et de systèmes de défense aérienne représente un jalon majeur dans la stratégie globale de l’Ukraine pour défendre sa souveraineté.

En misant sur l’innovation technologique, Kiev se dote d’outils qui renforcent son avantage tactique sur le terrain et améliorent la sécurité de son espace aérien.

À long terme, cette initiative pourrait transformer l’industrie de défense ukrainienne, favorisant une plus grande autonomie militaire et une meilleure résilience face aux agressions extérieures.

RUSSIE

Moscou frappée par le plus grand assaut de drones depuis le début de la guerre à grande échelle
Cette nuit, la capitale russe a été la cible d’une offensive sans précédent.

Selon les autorités, 74 drones ont été abattus à l’approche de Moscou, marquant ainsi la plus grande attaque de drones jamais enregistrée contre la ville depuis le début du conflit.

Le ministère russe de la Défense a révélé que ses systèmes de défense aérienne avaient intercepté un total de 337 drones ukrainiens lancés simultanément sur plusieurs régions du pays.

Parmi eux, 91 drones ont été détectés au-dessus de l’oblast de Moscou, 126 au-dessus de l’oblast de Koursk et 38 au-dessus de l’oblast de Briansk.

D’autres appareils se sont fait repérer dans les régions de Belgorod, Riazan, Kaluga, Lipetsk, Orel, Voronej et Nijni Novgorod.

Cette attaque, d’une ampleur inédite, représente le plus grand nombre de drones lancés contre la Russie en une seule opération durant la guerre à grande échelle.

L’utilisation massive de drones dans ce conflit illustre la transformation des méthodes de guerre traditionnelle en un combat de haute technologie.

Les forces de défense russes, grâce à des systèmes de détection et d’interception performants, ont réussi à limiter les dégâts potentiels sur la capitale.

Cependant, l’ampleur de l’offensive ukrainienne témoigne d’une escalade qui inquiète les analystes et pourrait modifier la dynamique du conflit.

Si les autorités russes mettent en avant l’efficacité de leurs systèmes de défense, l’attaque soulève de nombreuses questions quant à l’évolution des tactiques de combat et à la course technologique entre les deux belligérants.

Pour l’instant, aucun bilan humain ou matériel conséquent n’a été officiellement confirmé du côté de Moscou, mais l’incident s’inscrit dans une série d’attaques visant à affaiblir les infrastructures et la capacité de réaction de la Russie.

Cet événement survient dans un contexte de tensions exacerbées, alors que la guerre se transforme peu à peu en un conflit hybride où les drones jouent un rôle central.

La capacité à mener des frappes de cette ampleur pourrait influencer les négociations et les stratégies des deux camps dans les mois à venir.

L’attaque de ce 11 mars marque un tournant dans la guerre, avec une intensification de l’usage de drones qui pourrait redéfinir les règles du conflit moderne.

Alors que chaque côté affine ses stratégies et améliore ses systèmes de défense ou d’attaque, la population civile et les infrastructures stratégiques se retrouvent au cœur de ce nouvel affrontement technologique.

En attendant une réponse internationale et des pistes vers une désescalade, cet assaut demeure le symbole d’un conflit où la frontière entre guerre conventionnelle et guerre numérique devient de plus en plus floue.

Gazprom dans la ligne de mire : 18 milliards d’euros de plaintes déposées par des entreprises énergétiques européennes
Des entreprises énergétiques européennes ont récemment déposé des plaintes totalisant 18 milliards d’euros contre le géant russe Gazprom, selon un article du Moscow Times paru hier.

Cette action en justice fait suite à une décision controversée prise par la société en 2022, lorsqu’elle a considérablement réduit ses livraisons de gaz à destination de l’Europe.

En 2022, dans un contexte de tensions exacerbées liées à la guerre en Ukraine, le président russe Vladimir Poutine a exigé que les paiements pour le gaz soient effectués en roubles.

Face à cette exigence, de nombreux clients européens ont refusé de modifier les modalités de paiement prévues initialement en devises occidentales.

En réaction, Gazprom a drastiquement réduit ses approvisionnements en gaz, affectant notamment les livraisons via des infrastructures stratégiques telles que le gazoduc Nord Stream.

Les entreprises européennes, confrontées à une rupture brutale de leurs approvisionnements, ont subi des pertes financières considérables. Le cumul des réclamations s’élève aujourd’hui à 18 milliards d’euros.

Ce chiffre illustre non seulement l’ampleur des préjudices subis, mais aussi la dépendance de certains acteurs européens aux livraisons de gaz russe.

Le recours à l’action en justice vise ainsi à obtenir réparation pour les pertes contractuelles et opérationnelles engendrées par ces réductions d’approvisionnement.

La réduction des livraisons de Gazprom a eu un impact direct sur la sécurité énergétique en Europe.

Le gazoduc Nord Stream, en particulier, se trouve au cœur de ce litige, puisque c’est par cette infrastructure que transitaient une part importante des approvisionnements russes.

Pour les entreprises et les pays dépendants de ce flux, la coupure a entraîné des perturbations dans les approvisionnements, accentuant les inquiétudes quant à la stabilité du marché de l’énergie sur le Vieux Continent.

Si la plainte collective d’un montant de 18 milliards d’euros marque une escalade dans les tensions commerciales entre l’Europe et la Russie, elle pourrait également ouvrir la voie à d’autres actions en justice similaires.

Les autorités européennes et les acteurs du secteur de l’énergie surveillent de près l’évolution de ce dossier, qui illustre les répercussions économiques directes des tensions géopolitiques.

Les entreprises espèrent, par cette action, obtenir des compensations qui pourraient contribuer à atténuer les impacts financiers et sécuriser, à terme, leurs approvisionnements.

La Russie prône la paix sans concessions : un contraste saisissant avec les offres ukrainiennes et la stratégie divisive de Trump
La Russie continue de clamer son désir de paix lors de déclarations publiques.

Toutefois, ces annonces se heurtent à une réalité implacable : Moscou n’envisage aucune concession réelle, contrairement à l’Ukraine qui, dans l’espoir de mettre fin au conflit, a déjà consenti à des compromis importants.

Du côté de Moscou, Vladimir Poutine réaffirme régulièrement que tout accord de paix en Ukraine doit refléter les « nouvelles réalités territoriales » et garantir la sécurité de la Russie.

Selon un récent communiqué du Kremlin, toute négociation ne sera envisageable qu’à condition que Kiev cède les territoires occupés et accepte que ses ambitions, comme l’adhésion à l’OTAN, soient repoussées ou annulées

En d’autres termes, si la Russie parle de paix, c’est uniquement pour consolider ses gains et ne faire aucun geste qui réduirait son emprise sur les territoires qu’elle considère comme historiquement russes.

À l’inverse, le gouvernement ukrainien, sous la pression de l’invasion russe qui dure depuis près de trois ans, a déjà offert plusieurs concessions – qu’elles soient politiques, économiques ou territoriales – dans l’espoir d’un règlement négocié.

L’Ukraine a même envisagé de céder certaines parties de son territoire comme moyen d’échanger contre des garanties de sécurité, un compromis lourd de conséquences pour sa souveraineté.

Ce contraste avec la position de Moscou, qui reste inflexible et refuse de faire le moindre compromis, est d’autant plus frappant dans un contexte où la paix ne peut être instaurée que par des efforts réciproques.

Parallèlement, les responsables russes n’hésitent pas à capitaliser sur les déclarations et actions de l’administration Trump pour alimenter leur discours.

Alors que Donald Trump, dans son second mandat, a adopté une approche plus conciliante envers Moscou – allant jusqu’à critiquer ouvertement Volodymyr Zelensky, le traitant de « dictateur » et affirmant que la fin de la guerre « est encore très, très loin » – les élites russes voient dans cette posture une opportunité stratégique pour semer la discorde entre les États-Unis et leurs alliés européens.

Des responsables tels que Dmitry Medvedev et Serguei Lavrov ont publiquement applaudi ces positions, arguant que Trump comprend véritablement la vision russe du conflit, ce qui pourrait contribuer à affaiblir l’unité transatlantique

Cette stratégie vise à diviser et isoler davantage l’Occident.

En effet, en mettant en avant un narratif selon lequel Washington et ses alliés européens sont en désaccord sur la manière de gérer la guerre en Ukraine, Moscou espère créer un fossé qui pourrait réduire le soutien conjoint à Kiev.

La rhétorique de Trump, perçue comme allant dans le sens des revendications russes, renforce ce clivage, et les responsables russes l’utilisent pour justifier leur refus de faire des concessions tout en appelant à une paix « sur leurs conditions ».

Conclusion
L’analyse de ces événements révèle un paysage géopolitique en perpétuel mouvement, où chaque décision résonne bien au-delà des frontières de l’Ukraine.

Entre pressions diplomatiques, innovations militaires et enjeux économiques, le conflit se complexifie et remet en cause les équilibres traditionnels de la sécurité internationale.

Alors que les acteurs sur tous les fronts manœuvrent pour imposer leur vision d’une paix possible, les perspectives d’un dénouement rapide semblent s’éloigner, invitant à une vigilance accrue et à une réflexion approfondie sur les futurs scénarios de cette crise mondiale.

Restez informés et suivez avec attention la suite de ces événements qui continueront de redéfinir l’ordre international.

Laurent Le Mentec
Cabinet conseil Vision Sûreté
17/03/2025