La Légion étrangère en 2025
La Légion étrangère est composée du Commandement de la Légion étrangère (COMLE) et de onze régiments ou unités formant corps (neuf en métropole, deux Outre-mer). Parmi ceux-ci, six régiments sont placés pour emploi auprès du Commandement des forces terrestres (CFT), au sein de leurs brigades interarmes.
Ils sont régulièrement engagés en opérations extérieures (OPEX), en missions intérieures (MISSINT) et participent aux missions de courte durée (MCD) de l’Armée française.
Les deux formations hors métropole relèvent quant à elles du dispositif interarmées.
Enfin, trois formations à vocation spécifique sont directement subordonnées au Commandement de la Légion étrangère et travaillent au profit de l’ensemble de l’institution (1er Régiment étranger, 4e Régiment étranger et Groupement de recrutement de la Légion étrangère).
Le recrutement de la Légion étrangère
Le recrutement de l’armée de terre a connu un « trou d’air » en 2023, aujourd’hui résorbé. Celui de la Légion étrangère, l’une de ses composantes, s’est toujours bien porté: le taux de sélection est de quatre candidats pour un poste. En 2024, la Légion a recruté 1450 nouveaux légionnaires, avec une moyenne d’âge de 24 ans.
« La Légion étrangère se porte bien. Elle n’a qu’une ambition, qui justifie sa raison d’être : l’excellence opérationnelle au service de la France », a résumé le colonel Jean-Pierre Royet, le chef d’état-major du COMLE [Commandement de la Légion étrangère], lors du dernier point presse du ministère des Armées.
La Légion étrangère compte 9 619 hommes, soit 12 % de l’effectif de la Force opérationnelle terrestre [FOT]. Le dynamisme de son recrutement a permis de créer trois nouvelles sections [deux de Génie et une d’aide à l’engagement débarqué] au sein du 3e Régiment Étranger d’Infanterie [3REI] basé en Guyane et du 5e Régiment Étranger, implanté à Mayotte. Les trois régiments d’infanterie présents en métropole ont chacun été renforcés par une section de mortiers lourds de 120mm.
La physionomie de la Légion étrangère a changé. En 2019, elle comptait 34 % d’Occidentaux, 28 % de Slaves, 12 % d’Africains, 13 % d’Asiatiques et 13 % de Sud-Américains dans ses rangs. Ce n’est plus le cas aujourd’hui: depuis 2022, les ressortissants russes et ukrainiens ne peuvent plus s’engager.
La part de légionnaires issus du « monde slave » est désormais de 12 %. Dans le même temps, ceux originaires d’Amérique du Sud [21 %] et du sous-continent indien [18 %] sont de plus en plus nombreux.
Selon le colonel Royet, dans les années 1950, la Légion étrangère était constituée à 90 % d’Allemands. Dans les années 1980, il y avait 60 % de Britanniques. On a eu ensuite une grande vague venue d’Europe de l’Est dans les années 1990 et au début des années 2000. Aujourd’hui, les Népalais, les Brésiliens et les Colombiens sont les trois nationalités dominantes qui viennent s’engager dans la Légion étrangère .
La principale préoccupation reste le recrutement de jeunes Français. Actuellement, selon le colonel Royet, « la part de Français [dans les effectifs de la Légion étrangère] est d’environ 10/12 % » alors que « le modèle idéal, pour nous, c’est 20 % ». Car la mise en service de nouveaux blindés et du système d’information du combat SCORPION [SICS] nécessite « certainement… une meilleure maîtrise de la langue ». Or,« c’est un objectif qu’on ne remplit pas. Pour que [notre] modèle d’amalgame fonctionne bien, il est important d’avoir, dans une section, des Français ou des francophones qui soient capables d’aider leurs camarades qui ne parlent pas un mot de français », a-t-il conclu.
Il faut rappeler que tout Français peut rejoindre les rangs de la Légion étrangère. Comme l’indique le site de la Légion étrangère, « il sera engagé avec le statut de militaire ‘à titre étranger’, comme tous les étrangers qui s’engagent »
GCA (2S) Robert MEILLE
Vice-président de l’ASAF
16/01/2025