Général Christophe Abad : Il faut remonter à 1979 pour trouver trace d’un défilé hors des Champs-Élysées, entre les places de la République et de la Bastille précisément. Comme les années précédentes, la cérémonie débutera place Charles-de-Gaulle, avant d’emprunter l’avenue Foch pour un défilé plus court d’un tiers. Par ailleurs, et c’est un point nécessitant une attention particulière, la séparation des unités devant la tribune présidentielle s’opérera dans un espace beaucoup moins large que celui offert place de la Concorde. L’entraînement lors des jours précédents tiendra compte de ces paramètres. De fait, le millésime 2024 devrait se caractériser par une proximité, une intimité inédite avec le public, ce qui va lui conférer une dimension particulière. Dans ce contexte, il a fallu nous adapter, pour ne pas dire nous réinventer, d’autant que la proximité avec les Jeux olympiques et paralympiques nous impose de limiter à 4 000 le nombre de défilants et de renoncer au défilé motorisé. Les défilés avions et hélicoptères sont en revanche conservés.

Avec tous ces changements, l’essence même du défilé ne va-t-elle pas se perdre ?

Pas du tout ! Si ce défilé s’annonce singulier, l’objectif est bien de conserver l’ADN caractérisant ce jour de concorde nationale. Dans un contexte international plus que jamais instable et incertain, le défilé 2024 doit souligner le haut niveau d’engagement opérationnel des armées à l’étranger comme sur le territoire national, la solidarité stratégique avec nos alliés, la force collective et la détermination des armées françaises à défendre la Nation et les Français, et leur rôle dans le renforcement de la cohésion nationale. Je constate que ce rendez-vous suscite toujours un très grand intérêt chez nos concitoyens, ainsi qu’une motivation et un engagement particuliers chez nos soldats, conscients de vivre un moment privilégié.

Ce 14 Juillet va faire référence à deux événements d’envergure de l’année 2024. Lesquels ?

Le premier est le 80^e anniversaire de la Libération de la France à l’occasion du tableau initial. Concrètement, les 31 pays alliés ayant contribué aux débarquements de Normandie et de Provence seront mis à l’honneur, représentés par un porte-drapeau et sa garde.

La seconde thématique lors de l’animation finale portera sur les armées et l’olympisme, en écho aux Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024. Ce sera l’occasion de mettre en valeur la jeunesse engagée dans les nombreux dispositifs existants : préparations militaires de nos armées, réservistes opérationnels de la Garde nationale, escadrilles Air Jeunesse, cadets de la Gendarmerie nationale, service national universel et service civique. Nous assisterons à une reprise du Cadre noir de Saumur dirigé par le colonel Thibault Vallette, médaillé d’or par équipe aux Jeux de Rio en 2016. Cet officier portera à cette occasion la flamme olympique et il procédera au premier relais en Île-de-France.

Contrairement aux années précédentes, les hélicoptères ouvriront le défilé, suivis d’unités Compagnons de la Libération des trois armées qui seront mises à l’honneur en tête du défilé à pied. Le défilé des avions parachèvera la séquence dynamique. Enfin, la Patrouille de France clôturera la cérémonie.