C’est dans la cour d’honneur de l’hôtel des Invalides, sous un froid soleil, que Sébastien Lecornu a présidé sa troisième cérémonie des vœux, à l’occasion de la nouvelle année 2025. Même en « l’absence à ce jour de budget pour 2025 », le ministre des Armées assure être mobilisé afin de mettre en œuvre « les moyens prévus par la loi de programmation militairepour assurer l’efficacité militaire réelle de la France. »

Voici les grands axes à retenir de son discours.

Lutte perpétuelle contre le terrorisme et l’autoritarisme

Sur fond d’hommage à la rédaction de Charlie Hebdo, victime d’un attentat islamiste il y a dix ans jour pour jour, Sébastien Lecornu a rappelé que les « militaires des trois armées se sont engagés courageusement et sans relâche contre les groupes djihadistes où qu’ils soient, au Proche et Moyen Orient, comme en Afrique. » Et d’ajouter que nous ne pouvons « être absolument assurés qu’une telle attaque ne se reproduise au regard des recompositions djihadistes qui vont du Sahel au Khorassan en passant par le Levant. »

Le ministre a également évoqué les divers régimes autoritaires qui sont autant de vecteurs de déstabilisation et d’insécurisation sur l’échiquier mondial. C’est le cas notamment de l’Iran et de la Corée du Nord dont « l’accélération des programmes nucléaires constitue une menace toujours plus évidente contre nos intérêts. » Il a de même condamné les « puissances [qui] procèdent à des tentatives ciblées d’ingérence, de récupération et même de déstabilisation, comme l’Azerbaïdjan l’a fait en Nouvelle-Calédonie » ou « les exemples récents de manipulations de la Russie dans le cycle électoral en Roumanie, en Moldavie et en Géorgie. »

Défense d’une économie et d’une finance de guerre

« Nous ne pouvons pas ne pas voir que la montée en cadence de la production d’armes ne concerne pas uniquement les pays en guerre ou les régimes autoritaires, mais que désormais de grandes puissances démocratiques », estime par ailleurs le ministre qui plaide pour « des solutions plus innovantes et agiles et des relocalisations salutaires. » Le développement de l’industrie de défense passera selon lui par une « simplification des procédures européennes. »

S’agissant du financement de cette industrie de défense, Sébastien Lecornu souhaite que davantage de moyens soient alloués « dans de nouvelles machines, dans des stocks plus importants, dans la formation et dans des recrutements. » En outre, « l’année 2024 a été la deuxième meilleure année de notre histoire, avec plus de 18 milliards d’euros de prise de commandes. » Le ministre souhaite que cette compétitivité à l’export se poursuive en 2025, tout en citant l’exemple de la vente récente de 14 hélicoptères Caracal en Irak.

Enjeux de l’IA, du quantique et du spatial

L’intelligence artificielle et le quantique constituent des enjeux prépondérants pour cette nouvelle année, avec « la livraison du supercalculateur, la concrétisation de partenariats industriels et internationaux » et aussi « la création d’un observatoire du quantique ministériel, doté d’une capacité de recherche et de développement orientée vers les applications de Défense. »

Formation des chefs militaires et des ingénieurs

En dernier lieu, le ministre a insisté sur le caractère essentiel de la formation, celle « des chefs, sélectionnés parmi les meilleurs de nos officiers » mais aussi celle des ingénieurs. A ce titre, Sébastien Lecornu a rappelé son souhait que la « fusion de l’ENSTA* Paris avec l’ENSTA Bretagne au 1er janvier 2025, qui consacre la création de la future grande école de la souveraineté » figure bientôt « dans le top 5 des grandes écoles d’ingénieurs. »

En conclusion, Sébastien Lecornu s’est dit convaincu que « tous ces chantiers auront un jour un impact décisif » car « la vocation de la France est d’être une puissance mondiale. »

*École nationale supérieure de techniques avancées