La parenthèse enchantée des Jeux Olympiques à Paris en 2024 se referme sur une double euphorie due tant aux succès de nos sportifs que de la qualité de l’organisation de ces Jeux.
Tout d’abord félicitations à nos athlètes qui ont rapporté à la France un total de 64 médailles, tous métaux confondus. À rapprocher des 3 médailles obtenues aux Jeux de Rome en 1960 et qui ont provoqué l’ire du Général de Gaulle lequel, en réaction, a impulsé le sport en France comme une cause nationale.
Il a fallu quelque 3 générations pour que notre pays atteigne la cinquième place mondiale selon le classement officiel des médailles d’or ; mais elle est à la troisième place derrière les Etats-Unis et la Chine au nombre total de médailles.
Sans pour autant dévaloriser cette remarquable performance française, on doit cependant la nuancer avec les deux facteurs suivants : un effet « pays organisateur » favorable aux athlètes nationaux et l’absence de la Russie et de la Biélorussie qui auraient bien pu nous grappiller quelques médailles ici ou là.
Nos athlètes militaires ont, quant à eux, rapporté 3 médailles d’or, 5 d’argent et 8 en bronze. Bravo !
Cependant ne boudons pas notre plaisir, notre pays tient son rang et joue maintenant dans la cour des grands.
Côté organisation, la France a montré qu’elle était capable de faire un sans-faute dans la gestion de la plus grande manifestation mondiale en dépit des menaces en tous genres suscitées dans le contexte politique agité actuel. Les Armées ont joué un rôle essentiel dans ce domaine et il est important de le souligner même s’il n’appartient pas à l’ASAF de détailler les mesures prises pour sécuriser tous les sites tant au niveau du déploiement des personnels que des technologies mises en œuvre pour ce faire.
En effet, si nos athlètes ont maintenant les yeux tournés vers les Jeux de Los Angeles en 2028, nos Armées doivent se préparer au futur sans autre objectif que de rester à la pointe de l’efficacité pour faire face à des menaces aussi diverses que variées. Autrement dit et comme un athlète, elles doivent conserver un haut niveau de performances et en assurer la pérennité, le tout dans un environnement financier extrêmement contraint.
Là encore, on retrouve un point fondamental qu’elles partagent avec les athlètes : le mental.
D’où la question : les Armées étant l’expression de la Nation, cette dernière manifeste t’elle la force mentale indispensable pour se défendre et dès lors s’en donner les moyens ?
Un athlète doit sacrifier une certaine qualité de vie- des mois voire des années durant- pour s’entrainer et rester performant sans pour autant être assuré du succès.
La France est-elle capable d’un sacrifice analogue pour défendre ses valeurs au premier rang desquelles figure sa liberté, son style de vie ?
Les choix budgétaires pour les Armées inscrits dans la prochaine loi de finances témoigneront donc d’une volonté, laquelle sera issue de la force mentale de nos dirigeants et devra s’inscrire dans la durée. Volonté-force mentale- durée : une cinématique bien connue des athlètes.
L’institution militaire qui est armée par des personnels de haut niveau a besoin du soutien de toute la Nation pour performer. Elle vient de le prouver brillamment lors des Jeux Olympiques de Paris 2024. Il ne faudrait pas laisser retomber cette dynamique qui a enthousiasmé la France et lui a redonné confiance en elle et en ses capacités de figurer parmi les pays qui comptent dans le monde.
L’adoption à l’automne de la loi de finances 2025 apportera un début de réponse à cette question.
Colonel (h) Christian Châtillon
Délégué National de l’ASAF