Sommet pour l’action sur l’IA : Un rendez-vous vital pour l’Union européenne

Sommet pour l’action sur l’IA : Un rendez-vous vital pour l’Union européenne

IA DGAI- Le sommet de Paris

La France et l’UE souhaitent adopter un cadre mondial pour faite face à la pression accrue des Etats-Unis et de la Chine qui sont en avance dans ce secteur avec par exemple leurs systèmes ChatGPT et Deep Seek et alors que la compétition s’intensifie entre les deux empires.

Le sommet conclut une semaine pour l’action sur l’IA, lancée le jeudi 6 février dernier. L’événement  est organisé par la France et coprésidé par l’Inde.

Il rassemblera dans l’enceinte du Grand Palais des chefs d’état et de gouvernement, des représentants d’entreprises technologiques et des décideurs politiques pour discuter des stratégies globales concernant l’IA.

L’Europe cherche à imposer une gouvernance mondiale de l’IA. La Commission européenne a déclaré dans un communiqué publié vendredi 7 février: “Le sommet vise à dégager un consensus mondial sur une approche éthique du développement de l’IA, tout en veillant à ce que l’innovation puisse prospérer et en mettant l’accent sur l’IA au service du bien public”. 

Selon certaines sources, l’objectif est de bâtir un fonds d’investissement de 2,5 milliards d’euros pour une IA open source

Le sommet sera présidé par le président de la République Emmanuel Macron. La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen représentera l’UE. Elle sera accompagnée de la vice-présidente exécutive chargée de la souveraineté technologique, de la sécurité et de la démocratie, Henna Virkkunen, et du vice-président exécutif chargé de la prospérité et de la stratégie industrielle, Stéphane Séjourné.

Emmanuel Macron ouvrira la conférence lundi 10 février (voir  son interview ).  Ursula von der Leyen prendra  la parole lors de la session de clôture du sommet le lendemain .

II- Les deux enjeux

Il s’agit pour l’UE d’encadrer le développement de l’intelligence artificielle en favorisant l’innovation technologique et en rattrapant le retard européen.

1/ Protéger les Européens

Il faut créer à cet effet les conditions nécessaires pour que les données, qui sont le carburant de l’IA, circulent  facilement dans les 27 pays de  l’UE et puissent être réutilisées sans porter atteinte à la vie privée des Européens.

L’AI Act (Artificial Intelligence Act) est la pièce centrale de la stratégie européenne de régulation de l’IA. Cette loi votée au Parlement européen  en 2024 est la pionnière dans le monde. Elle classe les systèmes d’IA en quatre niveaux de risques:  

  • interdit:  par exemple, IA de notation sociale, de techniques d’influence subliminale, d’évaluation des risques pénaux, etc
  • à haut risque: par exemple, systèmes biométriques, IA de gestion des infrastructures (routes, barrages, etc), IA d’aide à la justice ou de gestion des flux migratoires,etc
  • à risque limité ou à risque minimal: par exemple, les IA exploitant des logiciels libres, les IA utilisées dans la R & D scientifique, etc

 A noter que les IA militaires ne sont pas concernées par l’AI Act

2/ Combler le retard des Européens

Il est urgent de combler ou limiter le retard technologique de l’UE par rapport aux Etats-Unis et à la Chine. 

L’objectif de la stratégie européenne de 2020 est de créer le marché unique européen pour les données. A cet effet:

  • faciliter leur circulation entre les différents pays et secteurs d’activités du continent;
  • faire respecter les règles européennes de concurrence et de protection de la vie privée;
  • financer les start-ups les plus prometteuses comme Mistral I

 

Découvrez ici le dossier « les enjeux de l’IA »

Général (2S) Robert Meille
Vice-président de l’ASAF
10/10/2025