En cette année olympique où Paris devient temporairement le centre du monde du sport, les spectateurs pourront apprécier les exploits des athlètes qui se préparent depuis longtemps à cette échéance.

Au-delà des performances pures et de la volonté de donner le meilleur de soi-même à défaut d’être le meilleur, chaque concurrent devra mettre un point d’honneur à honorer le serment des athlètes : respecter les règles, l’adversaire, les arbitres…

En effet, le sport ne se limite pas seulement au goût de l’effort et du dépassement de soi que transcendent les qualités individuelles, c’est aussi un mode d’apprentissage de la vie, de l’esprit d’équipe et du vivre ensemble.

Des règles précises sont connues de tous et les arbitres, qui ont également prêté serment, sont chargés de les faire respecter en toute impartialité.

Les valeurs du sport deviennent alors une référence et un cadre de savoir-vivre individuel et collectif, qui deviendra plus tard une ligne de conduite normale hors du champ sportif, lorsque la vie courante succédera à la compétition.

Ce n’est pas le cas en politique où tous les coups sont permis, même- voire surtout- les coups bas donnés ou reçus, pour disqualifier un concurrent.

En effet, il n’y a pas de règles ou du moins il n’y a que celles que chacun s’autorise. Il n’y a pas d’arbitrage non plus, sinon celui des urnes quand elles existent et encore faut-il qu’elles soient surveillées de près.

Deux points communs pourtant entre un sportif et un politique : les promesses faites avant de descendre dans l’arène : pour le premier, donner le meilleur ; pour le second, promettre le meilleur.

Et un escalier social en perspective si le premier monte sur un podium et si le second est choisi par les électeurs.

Toutefois il ne s’agit pas des mêmes valeurs, sinon que se doper pour l’un équivaut à bourrer les urnes pour l’autre. Mais peut-on comparer l’action de l’Agence Mondiale Antidopage (AMA) avec le Tribunal Pénal International (TPI) ?

Il n’existe pas d’organisme international pour contrôler la tricherie, la désinformation ou l’ingérence étrangère d’un pays dans un autre, car ce n’est pas illégal puisqu’il n’y a pas de loi !

Bref, sans vouloir caricaturer ce qui différencie le sport de la politique, ni vouloir verser dans la naïveté ou l’angélisme, il serait souhaitable que les responsables politiques de tous pays appliquent les valeurs du sport à l’instar de leurs équipes nationales ou à tout le moins s’inspirent de leur attitude pour assumer leurs responsabilités et leurs promesses.

Le monde s’en porterait sûrement mieux. Et la morale aussi.

 

Colonel (h) Christian Châtillon
Délégué National de l’ASAF