LIBRE OPINION : Des SAS britanniques combattraient l'État islamique en Irak

Posté le mardi 25 novembre 2014
LIBRE OPINION : Des SAS britanniques combattraient l'État islamique en Irak

  Le Figaro.fr - Par Florentin Collomp, correspondant à Londres le 24/11/2014

Des commandos des forces spéciales britanniques auraient tué 200 combattants de l'État islamique lors de raids secrets. Équipés de fusils d'assaut à bord de quads, les soldats d'élite attaquent les djihadistes par surprise, de nuit.

Équipés d'armes automatiques lourdes et de fusils d'assaut, à bord de quads tout terrain, des commandos SAS britanniques mènent des missions nocturnes pour éliminer des djihadistes de l'État islamique en Irak. Ces opérations «coup de poing» auraient permis de tuer 200 combattants de l'organisation terroriste en un mois, au rythme de «jusqu'à huit par jour», selon des révélations duMail on Sunday.

Officiellement, le Royaume-Uni, qui participe aux raids aériens sur les bastions de l'État islamique de la coalition internationale, n'a pas de forces terrestres sur place. Mais, en ajoutant les formateurs militaires qui interviennent aux côtés des armées irakienne et kurde et ces forces spéciales, plusieurs dizaines de militaires britanniques sont en réalité présents sur le terrain. L'intervention des SAS sur place était connue, mais ils étaient censés ne mener que des missions de reconnaissance. Le ministère de la Défense confirme la présence de soldats britanniques sur le sol irakien mais refuse de commenter l'action des forces spéciales.

«Infliger la peur de Dieu aux terroristes»

Une fois leurs cibles identifiées par l'observation aérienne de drones et des écoutes de communications ennemies, les soldats des SAS sont transportés à bord d'hélicoptères de transport de troupes Chinook, parfois à plusieurs dizaines de kilomètres de leur destination, pour ne pas attirer l'attention. Les combattants se rendent ensuite sur place à bord de quads et attaquent leurs cibles par surprise, de préférence de nuit.

«Nos tactiques infligent la peur de Dieu chez les combattants de l'État islamique car ils ne savent pas où on va frapper et ne peuvent pas faire grand-chose pour nous arrêter. Nous dégradons leur moral. Ils peuvent fuir et se cacher quand ils voient des avions dans le ciel, mais ils ne peuvent pas nous voir ni nous entendre. Utiliser tant de snipers à la fois renforce la peur, les terroristes ne savent pas ce qui leur arrive. Ils voient juste leurs collègues morts gisant sur le sable», témoigne une source des SAS citée par le Mail on Sunday.

Détruire axes d'approvisionnement et checkpoints

Ces raids visent des axes de communication et d'approvisionnement des bases de l'État islamique ou des checkpoints où l'organisation pratique des enlèvements et rançonne les véhicules. Début octobre, des soldats d'élite des SAS auraient détruit un convoi de camions de l'État islamique en tirant seulement deux munitions du fusil de précision lourd AW-50 qui équipe les forces spéciales. «Il ne s'agit pas toujours de tuer un ennemi mais de neutraliser une menace», confiait une source militaire au journalDaily Star Sunday.

Pour l'analyste militaire au think tank Royal United Services Institute, Justin Bronk, ce type d'intervention a «un effet multiplicateur très significatif en appui de l'opération aérienne». «Le chiffre de 200 victimes n'est pas anecdotique par rapport aux 800 morts des frappes aériennes, pousuit-il. L'intervention de commandos SAS est logique sur une zone de conflit où le Royaume-Uni est impliqué. Cela a tendance à remplacer l'envoi de troupes classiques au sol.»

Des SAS avaient été déployés dès cet été en Irak et auraient mené une incursion en Syrie pour venir en aide à 30.000 Yazidis durant la bataille de Kobané. Des militaires britanniques assistent par ailleurs les troupes irakiennes et kurdes dans la préparation d'une offensive terrestre contre l'État islamique, prévue au printemps.

Selon Justin Bronk, l'information du Mail on Sunday aux allures de fuite, participe à la guerre d'image en ligne avec l'État islamique. Mais le principal risque de cette tactique de guérilla est qu'un de ces soldats d'élite soit capturé par les terroristes.

Source : Le figaro.fr