EQUIPEMENT. Les drones MQ-9 Reaper Block 5 de l’armée de l’Air et de l’Espace sont enfin autorisés à voler en France

Posté le samedi 20 avril 2024
EQUIPEMENT. Les drones MQ-9 Reaper Block 5 de l’armée de l’Air et de l’Espace sont enfin autorisés à voler en France

À l’été 2023, sur les 12 drones MALE [Moyenne Altitude Longue Endurance] MQ-9 Reaper de la 33e Escadre de surveillance, de reconnaissance et d’attaque [ESRA], seuls les trois qui étaient encore au standard Block 1 étaient autorisés à voler dans l’espace aérien français, en vertu d’un certificat de navigabilité obtenu auprès de la Direction de la sécurité aéronautique de l’État [DSAE].

Quant aux neuf autres, ils avaient été – ou étaient sur le point de l’être – portés au standard Block 5. Seulement, étant donné la portée de cette modernisation [suite logicielle et capteurs plus performants, nouveau système électrique, capacité à emporter es missiles air-sol Hellfire et des bombes GBU-48 à guidage laser et GPS, etc.], ces appareils sont très différents de ceux relevant de la version Block 1. D’où la nécessité d’obtenir un nouveau certificat de navigabilité.

Seulement, cette procédure ayant donné lieu à des difficultés [et donc à des retards], l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] ne pouvait faire voler ses MQ-9 Reaper Block 5 que sur des théâtres d’opérations extérieurs, notamment ceux du Sahel.

En 2021, Joël Barre, alors Délégué général pour l’armement avec expliqué que le principal problème était dû à la suite logicielle du Block 5. « L’affaire montre notre degré de dépendance dans ce genre de processus, face à une configuration de logiciel entièrement nouvelle et à un niveau de qualité dont nous ne savons pas s’il est suffisant, alors que nous sommes responsables du niveau de sécurité associée à la mise en œuvre des matériels », avait-il dit.

Aussi, la Direction générale de l’armement [DGA] n’avait pu que donner un avis technique permettant à l’AAE d’exploiter le Reaper Block 5 uniquement en opération. « Il est hors de question qu’il survole le territoire national, parce que nous ne pouvons pas garantir la sécurité du vol d’un tel matériel », avait soutenu M. Barre.

Il aura donc fallu attendre trois ans pour que les Reaper Block 5 – qui ne pouvaient plus être utilisés depuis le retrait des troupes françaises du Niger – soient autorisés à voler en France.

En effet, dans le dernier numéro d’Air Actualités, l’AAE a indiqué que l’ingénieur général de l’armement Olivier Borde, délégataire de l’autorité technique pour l’aéronautique de l’État, avait signé la « certification de type de la version 2408 du MQ-9 Reaper » le 25 janvier dernier.

« La signature de cette certification ponctue une étape très importante dans le processus d’intégration du drone Reaper [block 5] dans l’espace aérien français », souligne l’AAE.

Cette certification a été obtenue à la suite d’un vol d’essai conduit sous la responsabilité de la DGA et de trois autres réalisés par le Centre d’expertise aérienne militaire [CEAM] de Mont-de-Marsan.

« Ce certificat valide la capacité technique du Reaper à voler au-dessus du territoire national en toute sécurité dans sa nouvelle version logicielle 2408. Par ailleurs, la délivrance de ce certificat de type par la DGA va permettre l’homogénéisation de la flotte Reaper et l’emport de nouvelles charges utiles comme le pod électromagnétique, le missile Hellfire et la bombe GBU-49 », se félicite l’AAE.

 

Laurent LAGNEAU
Opex360.com - Zome militaire
Photo : Armée de l’Air & de l’Espace

Source : Opex360.com - Zone militaire