CULTURE : L’Arc de Triomphe empaqueté  

Posté le lundi 01 mars 2021
CULTURE : L’Arc de Triomphe empaqueté   

C’est ce qu’annonce monsieur Philippe Bélaval dans le dossier de presse récemment diffusé sur les activités du Centre des monuments nationaux (CMN) en 2021.

« Le projet de Christo (mort à New York) sera présenté du 18 septembre au 3 octobre 2021 ».

Pourquoi faudrait-il que nous subissions les lubies insanes d’un pouvoir erratique roulant aux abîmes ?
Nous sommes les enfants, les petits-enfants et les arrière-petits-enfants de ceux de 14, qui n’ont pas connu leur aïeul « mort pour la France », englouti dans les entrailles d’une terre qu’il était allé défendre, avec des millions d’autres, répondant à l’appel d’une patrie voulant prendre sa revanche et libérer ses enfants captifs de l’agresseur allemand. Cette blessure faite à nos vies privées de l’amour bienveillant d’un être, dont il ne restait qu’un prénom tendrement murmuré, nous a marqués pour toujours. Où est-il ce soldat pleuré par nos familles, haché dans le déluge de feu qui a mêlé la terre à sa chair pour en faire une œuvre de grandeur sacrificiée ? Nul ne le saura jamais. Nous ne le cherchons plus.

La Grande République, fière du devoir accompli et admirant son peuple exsangue, les a tous rassemblés un matin d’hiver au lendemain de la Victoire, sous l’Arche de pierre, symbole de nos élans triomphant des horreurs de ce monde. Ils sont là, réunis dans le corps de cet inconnu aux cent mille visages ; ils nous voient, mesurant nos efforts pour leur être fidèles, nous hisser à hauteur de leur humble mais immense vertu, et regardant, pensifs et atterrés, les ravages que leur causent les assauts répétés des imbéciles faussaires de l’Honneur.

L’Arc appartient à tout le monde, mais il nous appartient un peu plus qu’à d’autres. S’arroger le droit de l’outrager ne serait-ce que quelques jours en le déguisant en un vulgaire sac de toile pour artiste du néant n’est pas du domaine régalien. Cela nous regarde.
Le président de la République n’est ni propriétaire, ni usufruitier de ce lieu gigantesque et vénéré où se mêlent en admirables fresques les épopées de notre Histoire, où sont gravées nos illustres batailles, d’Austerlitz à Verdun, de Valmy à Wagram. Le premier magistrat de France est, en revanche, le garant du respect absolu qui lui est dû. Or, notre président est sur le point de faillir, prêtant l’oreille à des personnages dont nous n’avons rien à faire, et encore moins à attendre. Les membres des conseils d’administration, des missions, des commissions ou des comités, qui l’entourent et sont supposés le conseiller, le conduisent sur le chemin fangeux de la forfaiture et de l’indignité.
C’est au contraire vers nous qu’il doit se tourner, pour nous écouter, et entendre que cette innommable insulte à nos morts de la Grande Guerre qui se prépare ne doit pas être. Du haut de l’Arche immense, veillant sur la dalle sacrée, Sainte-Hélène nous contemple en cette année du bicentenaire de la mort de l’Empereur. Puisse-t-elle, après avoir fait rougir son front, inspirer à notre président, qui se veut sans racine pour mieux s’identifier aux stupides manies du moment, le sens des devoirs sacrés inhérents à sa charge.

En premier lieu celui de protéger de toute atteinte la mémoire des Poilus là où, pour toujours, la France et sa République ont voulu qu’elle repose.

« Viens! Tu fais ton devoir, et le fils dégénère
Qui survit un moment à l’honneur de son père ».

(Le Cid)


L’honneur de ceux de 14 est en jeu dans l’abominable mascarade qui se prépare dans les cabinets d’un Élysée en proie à une démence culturelle se voulant novatrice et qui n’est qu’une provocation sans aucune valeur artistique. Aucun de ceux qui vivent dans le souvenir des héros de 14-18 ne veut être ce fils-là. Pour cela, ils useront, peut-être, leur corps sans jamais épuiser l’ardeur de leur âme.

Jean-Jacques NOIROT
Colonel (er)
Membre de l’ASAF

L’ASAF s’oppose à l’empaquetage de l’Arc de Triomphe. Elle estime que :
- le CMN, qui est le gestionnaire des monuments nationaux, n’est nullement le propriétaire de l’Arc de Triomphe. Il ne peut donc en disposer selon son bon vouloir notamment de le défigurant même temporairement ;
- cet empaquetage constitue, notamment en cette année du bicentenaire de la mort de Napoléon Bonaparte, une insulte pour les soldats de la Grande Armée morts pour la France dont les noms figurent sur les piliers de l’Arc ;
- cette démarche est un non-sens alors que l’initiateur, qui en avait fait déjà et sans succès la demande en 2014 à l’occasion du centenaire, est décédé ;
- ce projet est une provocation au moment où la France va devoir se relever d’une crise sanitaire, sécuritaire, économique et financière très grave.

Notre pays a mieux à faire que de masquer ce monument emblématique de l’unité de la Nation et des sacrifices consentis par le peuple français.
L’ASAF a décidé de s’engager activement contre la réalisation de ce projet.


Diffusé sur le site de l'ASAF : 
www.asafrance.fr
Retour à la page actualité

 

Découvrez la pétition de l'ASAF contre le projet d'empaquetage en cliquant ICI

Vous souhaitez signer la pétition de l'ASAF contre le projet d'empaquetage ? Clilquez ICI

Source : www.asafrance.fr