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Lettre ASAF 11/09 - Ne pas subir.


Les armées entre la crise et les élections.  

Comme à l’occasion de chaque élection présidentielle, les différents candidats vont multiplier les promesses pour attirer vers eux les voix des Français déçus et indécis. Nous savons que la période pré-électorale est plutôt celle de la démagogie que celle du courage. Mais en 2012, les Français seront d’autant plus attentifs à ces propos qu’ils voient que notre pays est dans une zone de turbulences.

Lettre ASAF 11/09 - Ne pas subir.

« Ne pas subir »
(Maréchal Jean de Lattre de Tassigny)

 

 

Les armées entre la crise et les élections  

 

Comme à l’occasion de chaque élection présidentielle, les différents candidats vont multiplier les promesses pour attirer vers eux les voix des Français déçus et indécis. Nous savons que la période pré-électorale est plutôt celle de la démagogie que celle du courage. Mais en 2012, les Français seront d’autant plus attentifs à ces propos qu’ils voient que notre pays est dans une zone de turbulences.

Cohésion

La cohésion nationale s’effrite sous l’action conjuguée d’une immigration excessive, difficile à intégrer, et de la réticence de l’Etat à affirmer et à préserver l’identité française qui fait encore de notre pays une terre d’excellence.

Osons-nous encore exiger le respect de la France et de ses symboles, de ses lois et des règles de vie commune, de ses habitants et de leurs biens. Pourquoi nous complaire dans la repentance sans connaître notre Histoire et la comprendre.

Menaces

A l’étranger, l’instabilité touche tous les pays d’Afrique et du Moyen-Orient. Elle est  d’autant plus grave que ces pays sont géographiquement proches de la France, souvent peu développés économiquement et en pleine expansion démographique. Simultanément, les puissances émergentes renforcent leurs capacités militaires tandis que la « vieille » Europe ne cesse de réduire les siennes.

Finances

Les Français savent bien  que la solution réside dans le choix de la solidarité nationale et de l’effort, assortie de la rigueur implacable des budgets maintenue dans la durée. Seule option capable de desserrer l’étau de nos dépendances, ce choix permettra de retrouver notre liberté d’action et la marge financière nécessaire pour redonner à nos armées la capacité de répondre aux menaces de demain. Mais y a-t-il un homme politique capable à la fois d’exprimer ces défis et de mobiliser nos compatriotes pour les affronter ?

 

 

 

 

 

 

Armées

En effet, depuis des décennies, nos parlementaires ont accepté de voter des budgets systématiquement en déficit tout en réduisant celui de la Défense;  ils l’ont ainsi ramené à la portion congrue.

Les opérations en Afghanistan,  en Libye et en République de Côte d’Ivoire ne doivent pas faire illusion. Elles sont d’abord le fruit d’un remarquable savoir faire opérationnel cultivé par nos armées dont l’encadrement possède encore une solide culture militaire et guerrière. Mais en Afghanistan nous n’alignons que 4 000 hommes et une dizaine d’hélicoptères, tandis qu’en Libye, nous agissons sans drones, et le ravitaillement de nos aéronefs est assuré pour l’essentiel par les Américains? Que ferions-nous sans eux ?

 


Questions


Dans un monde en pleine effervescence, traversé par des fortes tensions, les candidats à la présidence n’ont pas le droit d’éluder les questions sur la défense du pays.

- Quel effort notre pays devra-il faire dès aujourd’hui pour que nos enfants disposent d’une défense crédible à la hauteur des menaces qui s’annoncent ? La Défense représentait 4% du PIB dans les années 70 ; elle constitue 1,6% du PIB  avec une armée en voie de paupérisation et dont les lacunes capacitaires ne cessent de croître.

- Comment peut-on honorer non par des mots mais par des actes nos soldats quand le Président, chef des armées, accueille officiellement un homme qui accuse de façon mensongère notre armée de complicité de génocide alors qu’il est lui-même complice de la mort de centaines de milliers de ses compatriotes et de Congolais en RDC ?  

- Comment éviter que l’armée soit ignorée, marginalisée et se replie sur elle-même, si la classe politique lui impose d’être toujours la grande muette ? La classe politique peut-elle penser que des officiers et sous-officiers, ayant vécu la guerre et fait leurs preuves au combat, ne feront pas connaître leurs réflexions sur les questions d’intérêt militaire qui interpellent notre société ?

- Comment les dirigeants politiques d’aujourd’hui et surtout de demain pourront-ils intégrer dans leur réflexion et leur politique la stratégie militaire s’ils ne s’impliquent pas personnellement dans ce qui est « le premier devoir de l’Etat » ? Pouvoir affronter les menaces et les situations extrêmes nécessite qu’on s’y prépare. Cela concerne autant les chefs politiques qui exercent des responsabilités que les militaires.

 

 

En conclusion

 

Alors que les médias s’épanchent sur les affaires en tous genres qui éclaboussent la France de Washington à Karachi et qu’ils nous abreuvent des confidences des personnes impliquées, l’armée française combat et remplit ses missions dans l’honneur et le sacrifice.

Les Français ne sont pas dupes. Ils se demandent pourquoi les responsables politiques ne montrent pas plus de courage et de rigueur dans leurs responsabilités, pourquoi ils ne montrent pas davantage  l’exemple dans les efforts à consentir ?

 Et si l’armée française, qui reste une référence aux yeux de nombre de nos compatriotes pour ce qui est du devoir, du courage et du sens de l’intérêt général, constituait une source de réflexion pour les candidats à la responsabilité de chef des armées ?

 

 

 

La RÉDACTION de l'ASAF